C’est de toi qu’il s’agit. Regarde, là c’est toi. À cet endroit, dans cette ville, sur cette planète.
Voilà l’espace que tu utilises. Celui qui t’abrite, qui produit des aliments et de l’énergie, qui fournit les matières premières pour notre économie. Cet espace est une condition pour la prospérité dont tu jouis. Pour toi, il va de soi de garer ta propre voiture devant ta porte, que tes aliments soient emballés individuellement au supermarché et que l’eau et le gaz coulent de source. Mais ça ne l’est pas. Tu as hérité d’un mode de vie qui n’est pas réaliste. Les matières premières sont pratiquement épuisées. Cette planète n’est pas infinie et ses ressources sont réparties de manière inégale. Il faudra s’y prendre autrement.
C’est ce que nous savons, toi et moi, car nous sommes des êtres rationnels. Cependant, nous ne nous adaptons pas. Le bouleversement qui nous attend est si énorme qu’il nous angoisse. Nous n’arrivons tout simplement pas à nous représenter l’avenir. Quelles qualités et quelle prospérité nous offrira–t–il ? Il semble fou de devoir tout repenser, de devoir abandonner toutes nos certitudes et notre confort. Le futur ne semble pas réaliste. Ni pour toi, ni pour l’économie, ni pour les politiciens.
Regarde, te voilà, en 2018.
Ton avenir aussi sera bouleversé. C’est ce que nous avons établi dans des promesses et des accords solennels, dans la plus petite ville et avec le monde entier. Nous luttons contre le changement climatique et la pauvreté, nous passons à des énergies renouvelables et réduisons les émissions de CO2, bien engagés sur la voie d’une économie circulaire. Les jalons de ces promesses se situent en 2020, 2025, 2030, voire 2050, des dates qui se rapprochent à vue d’œil.
Tu investis dans des panneaux solaires, ta prochaine voiture sera électrique, tu achètes tes fruits et légumes de production locale, tu apportes ton propre sac de courses. Tu tries tes déchets dans des sachets de plus en plus nombreux et de couleurs variées. Mais que tu sois un fervent défenseur de la planète ou que tu veuilles seulement avoir la conscience tranquille, tu lis aussi le journal : ces petits gestes seuls ne suffisent pas.
Entre les petites initiatives et les objectifs ambitieux, un écart béant se creuse. Nous savons ce que nous devons faire, mais nous ne savons pas comment. Ici se trouve le missing link.
Tu es dans l’impasse, tout comme moi.
Je suis le World Trade Center. J’existe depuis pas mal de temps. Je suis implanté dans un quartier qui n’a pas toujours été le mien. Afin de me faire de la place, tout un quartier populaire a été rasé. Je suis un vestige de l’aménagement urbain du 20e siècle, la première pierre de l’ambitieux projet Manhattan. Je me situe dans un quartier d’affaires et de voitures au cœur de Bruxelles. J’étais le fier produit d’un monde nouveau qui promettait la prospérité à tout un chacun.
Mais l’utopie a fait long feu. Les problèmes mondiaux qui semblent parfois éloignés et abstraits se manifestent ici comme la dure réalité. À un des endroits les plus accessibles de Bruxelles, tout près de la gare du Nord, deux fois trois voies conduisent les voitures de fonction tous les jours au parking souterrain. Les cours d’eau naturels et le marais ont disparu sous l’asphalte. Le long du canal, jadis l’artère industrielle de la Belgique, des immeubles résidentiels de plus en plus hauts prennent la place des entreprises et des ateliers. À mes pieds, des demandeurs d’asile ont aujourd’hui dressé leurs tentes. J’ai du mal à l’accepter, mais je sais que je fais partie du problème.
Me voilà maintenant. Vide.
J’ai vécu une vie mouvementée et les contours de mon avenir restent incertains. Mais peu importe le paradoxe, c’est ici que se trouvent des opportunités. Je suis prêt à affronter une nouvelle vie. Je sais que maintenant n’est qu’un point sur la ligne du temps. Le changement est inéluctable, c’est le moment de choisir, comment et vers quoi.
J’avais exigé de l’espace et maintenant je le rends. Je fais de l’espace pour rassembler les forces et façonner l’avenir. J’offre un moment et un endroit pour laisser un instant la peur derrière soi. Je te conduis à travers un parcours qui rassemble des idées, pratiques et lieux divers, qui tisse de nouveaux liens, qui permet de nouvelles coalitions. Ici, on représente des avenirs radicalement autres et on imagine, on teste, de nouvelles méthodes afin de les atteindre. Je t’offre un mode de travail, avec les individus, les visions et les outils. Ici, l’avenir est bel et bien réaliste.
Nous sommes en 2018. Le compte à rebours a commencé car d’ici 2020, ensemble nous voulons apporter un changement. Voyez en moi un nouveau centre, un atelier pour le quartier, pour la ville, pour le delta des bas–pays, et pour le monde!
Sois mon invité.
Tu es citoyen, avocat, menuisier, fonctionnaire, ingénieur, agriculteur, PDG ou directeur financier, scientifique, politicien, étudiant, philosophe, secrétaire–général, entrepreneur, anthropologue, banquier, bénévole, marketeer, travailleur social, artiste, informaticien, enseignant ou architecte. Nous sommes des penseurs, rêveurs, faiseurs. Et nous nous trouvons face au processus créatif le plus important de notre génération. Nous avons donc besoin de nous épauler.
Ceci est une invitation. Rejoins–nous pour mettre sur pied un projet.
Nous devons voir la réalité en face. Nous ne pouvons ni n’allons atteindre nos objectifs si toi ou moi n’osons changer radicalement notre manière d’habiter, de travailler et de nous déplacer. La croissance de nos villes et paysages dépend aujourd’hui d’énergies fossiles, de matières premières et d’espace qui nous feront bientôt défaut. Renversons les choses et transformons nos rues, bâtiments et quartiers de telle sorte que la mobilité partagée, l’agriculture saine et l’énergie renouvelable deviennent de nouvelles évidences.
Nous devons nous mettre au travail. Si nous rassemblons les forces et visions de centaines d’acteurs, nous serons capables de traduire les grands objectifs en changements réalisables sur le terrain. Apprendre par la pratique. On invite à bord ceux qui font face aux mêmes problèmes ou qui partagent les mêmes ambitions. Nous partageons la connaissance et démultiplions les changements à de nombreux endroits tous en même temps, comme un accélérateur de particules.
Tu es ici.
Je suis le World Transformation Center.
Nous sommes en route.